L'Airap et les aléas AMV dans la sphère ministérielle

Publié le par Isabelle Madesclaire

L'AIRAP bouge, voir le site http://www.airap.asso.fr/:
- le rapport de l'expert Richard Lambert, qu'elle a diligenté, jette un sérieux doute sur la fiabilité des zones du PPR soumis à l'enquête publique :  sur 120 couloirs à Chamonix, 40 couloirs seraient à revoir. En réponse, les services du RTM en auraient retenu 2, qui restent encore en l'état... Ce rapport fait l'objet de l'alerte citoyenne lancée par l'AIRAP lors de son AG du 11 août 2008. L'avalanche des Pélerins est mise en avant par l'AIRAP. Egalement à signaler, la Golette à l'endroit du projet de pont à la sortie d'Argentière, qui reste ignorée.
- le site de l'AIRAP publie les cartes d'aléas et les plans de zones règlementaires des PPR de Chamonix et des Houches. Désormais, ces données ne peuvent plus être ignorées. Plus "d'oubli "possible des zones jaunes d'aleas maximal vraisemblble (AMV), qui devaient absorber les cas d'avalanches anciennes du type de celle, meurtrière, de Montroc en 1999, dont le dernier témoignage remonte à 1843, soit plus de 100 ans.
- devant l'intention gouvernementale de supprimer du guide méthodologique le principe même de l'AMV, l'AIRAP a remonté la filière des décisions pour alerter des risques : visites aux élus, échanges avec les services du RTM et du Préfet (peu de réponse) contact avec les cabinets des ministres de l'Intérieur et de l'écologie.
Aux dernières nouvelles, le ministre de l'écologie recommanderait de reclasser tous les secteurs d'aleas jaunes AMV en zone bleue. Cette mesure porterait  évidemment un germe de confusion entre des risques anciens mais parfois graves, et des riques récents mais bénins.
Ainsi, au lieu de s'approcher de la réalité de la montagne et de s'attacher à dessiner des zones de risques qui lui ressemblent, on continuerait à triturer le zonage règlementaire et à diluer les responsabilités.

On peut craindre que dans ce dispositif où le sens est tordu, les erreurs se poursuivront, et que les torts retomberont en fin de course sur le lampiste, ou sur l'élu local. C'est sans doute devant ces formes d'hypocrisie administrative que s'insurgent les élus de montagne, qui par la voix de l'ANEM ont fait pression pour la suppression des zones jaunes d'aléas AMV. Ils redoutent, semble-t-il, de devoir évacuer des zones très larges, sans être certains qu'elles correspondent à des risques bien identifiés.
Nous faisons observer que les zones bleues, qui devraient remplacer les aleas AMV,  obligeraient tout de même les élus à mener ces évacuations sans leur fournir un ordre de priorités, puisque les zones bleues recouvrent des risques secondaires, de gravité faible ou moyenne. En brouillant la lisibilité, on augmenterait donc potentiellement l'exposition aux risques dans les quelques secteurs où la mémoire ancienne a pourtant conservé des événements majeurs, pour la bonne raison qu'ils ont occasionné des destructions ou même des morts. Ces lieux ne sont sans doute pas nombreux, encore faut-il leur prêter l'attention souhaitable.
C'est sur ce point qu'un accord devrait intervenir : chacun souhaite des méthodes fiables de définition des zones de risques.

UrbaSite soutient les démarches de l'AIRAP.
En effet, nous ne pouvons plus maintenant prévoir l'urbanisation dense dans des zones dont il apparaît qu'elles ne sont plus fiables.
Il y a désormais une exigence de clarification, avant l'intégration du futur PPR dans le PLU, qui occasionnera la révision de celui-ci.

Sollicitée par l'AIRAP pour sa qualité d'urbaniste et pour son étude des témoignages historiques dans le secteur du Tour, Isabelle Madesclaire a écrit à chaque étape une note ou une lettre, dont voici la liste et les références:
- Observation pour l'enquête publique du PPRA, 23 août 2007
- Memo sur l'AG de l'AIRAP, note d'Isabelle Madesclaire en date du 20 août 2008
- Lettre du 16 septembre 2008 concernant la reconnaissane règlementaire des aleas AMV
- Lettre du 30 novembre 2008 concernant la transformation des secteurs AMV en secteurs de zone bleue règlementaire, qui présente le résultat graphiques des témoignages historiques recueillis par Isabelle Madesclaire au Tour.

Voir aussi : notre article sur l'AIRAP suite à notre AG, et l'article dans la Lettre d'UrbaSite n°3.
Isabelle Madesclaire

Publié dans Risques Naturels

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article